L’autonomie, un vaste sujet.

Cela fait un petit moment que j’ai commencé à écrire cet article sur l’autonomie, et j’ai constaté que je n’arrivais toujours pas à le publier…

Vraisemblablement parce que la question de l’autonomie est vaste. Elle revêt tellement de sens et de significations possibles en fonction des individus !

Je souhaitais faire un tour de la question avant d’en faire un article. Je n’ai pas fini mon tour en question…

J’ai donc décidé de le publier tel quel, parce que finalement, le plus important n’est pas qu’il soit parfait et “terminé”, dans le sens de “j’ai tout dit sur le sujet”. Le plus important est qu’il montre une partie de moi, telle que je suis en ce moment, et parce que c’est bien là l’objectif original de mon blog : raconter, m’exprimer, me dévoiler un peu plus.

 

Comment m’est venue l’idée d’écrire sur l’autonomie ?

Le mot “autonomie” m’est venu un soir où j’étais en train de méditer avec d’autres amies. J’ai alors eu l’envie de réfléchir dessus, puis de le mettre en lien avec ce que j’étais en train de vivre à ce moment-là.

J’ai dissocié deux notions dans ce même mot :

  • La recherche de l’autonomie dans ma vie de tous les jours avec mon handicap.
  • et cette autre autonomie, que je qualifierais plutôt d'”intérieure”, et qui venait, au moment de cette méditation avec d’autres, de m’apparaître soudain comme essentielle pour mon bien-être…

Mais, entre la quête de cette autonomie et la réalité, je m’apercevais qu’il pouvait y avoir encore de la distance sur certains points …

 

Au fait : est-on ou devient-on autonome ?

Si l’autonomie à certains égards, s’acquiert au fil du temps et des expériences qu’on fait dans sa vie, alors j’utiliserais plutôt l’expression “devenir autonome.” Si je suis capable de faire seule, de trouver par moi-même les solutions à mes problèmes, alors j’estime que “je suis autonome.” (verbe “être”)

Mais ne serait-ce pas plutôt ” je suis devenue ” autonome ? Je suis devenue autonome parce que j’ai appris à devenir autonome.

L’autonomie serait finalement pour moi quelque chose qui s’apprend, mais qui s’apprend plus facilement si… on en ressent le besoin, ou qu’on en a l’envie ! Et qui s’apprend d’autant plus vite, si son environnement y est propice.

Mon autonomie au quotidien, entre quête et réalité.

A l’âge de 21 ans, dès l’apparition du handicap dans ma vie, je cherche presque instantanément à devenir autonome.

Cela signifie d’abord et à l’époque, avoir un travail pour gagner mon propre argent et ne plus être dépendante des allocations de l’Etat, parce que leur montant mensuel est loin d’être généreux, même si me concernant elles sont suffisantes, car je ne fume ni ne suis spécialement dépensière.

Avoir un travail, c’était aussi me prouver que je pouvais contrer/dépasser les limites imposées par mon handicap.

J’ai toujours eu cette impression qu’en France, on donnait de l’argent aux personnes handicapées pour qu’elles restent chez elles. La plupart d’entre elles ne sont en effet pas vraiment accompagnées pour trouver une activité minimale à faire, histoire de contribuer à la société à la hauteur de leurs capacités et se sentir ainsi plus utiles en contribuant.

J’ai conscience que je ne fais là que projeter ma façon de penser. J’ai bien conscience aussi que tous les handicaps ne permettent pas de travailler…

En tout cas, une fois la maladie acceptée, j’ai mis tout ce qu’il me fallait mettre en place pour parvenir à exercer le métier que je voulais vraiment : formatrice pour adultes. J’avais déjà cette compétence à transmettre et réexpliquer les choses simplement, à les rendre faciles. Et j’adorais ça !

 

L’autonomie, après l’apparition de mon handicap,  passait aussi bien évidemment par le fait de parvenir à me déplacer seule. J’avais non seulement du mal à marcher à l’époque, mais en plus je voyais vraiment très mal avec l’unique œil qu’il me restait !

En plus du temps à patienter, avant de pouvoir rentrer en formation pour apprendre le braille, il m’avait également fallu un peu de temps pour accepter l’idée d’utiliser un fauteuil électrique.

J’avoue qu’après, je me réjouissais de pouvoir faire mes courses seule, prendre le bus, aller chez le kiné ou l’esthéticienne, retrouver des amis…etc. Je n’avais presque plus besoin de personne pour m’aider.

 

Et puis, il y a eu la grande découverte de l’amélioration inattendue de l’acuité visuelle de mon œil gauche ! C’était vraiment une surprise, car les médecins, au tout début, m’avaient pronostiqué que je le perdrai à son tour, tout comme ce qui s’était passé pour mon œil droit, par un décollement de rétine.

Mon acuité est passée d’à peine 2 dixièmes à 6 dixièmes. De ce fait, j’ai pu repasser pour la deuxième fois devant l’inspecteur de conduite et retrouver mon permis de conduire. Enfin je pouvais acheter ma première voiture ! On était en 2009, j’avais 28 ans, et c’est clairement ce qui m’a permis de trouver mon premier emploi en tant que formatrice.

 

Dans ce premier travail, j’étais également autonome, car d’emblée mon patron m’a accordé sa confiance, en me laissant seule maître à bord sur le lieu de formation. Bien sûr j’avais des collègues auxquels je pouvais référer en cas de besoin ou pour demander de l’aide, mais j’étais quand même seule la plupart du temps. Cette confiance que l’on m’a accordée, j’ai fait de mon mieux pour y répondre et je pense m’en être bien sortie !

4 ans après, la crise économique est passée par là et j’ai perdu mon boulot.

 

Ma quête de l’autonomie s’est alors transformée.

D’abord, j’ai pris conscience de l’importance de prendre véritablement soin de moi, d’être beaucoup plus à l’écoute de mon corps et de ses limites. De les accepter. D’écouter plus mon intériorité. Ce autre sorte de travail m’a pris deux ans et a duré jusqu’en 2015.

Cette année-là, mon envie de retravailler et contribuer à la société a repointé le bout de son nez. Je me suis alors fait accompagner par un coach, je me suis auto-formée via Internet, puis j’ai intégré une coopérative d’activités et d’emploi pour lancer mon activité en ligne.

Elle a depuis connu quelques évolutions, mais je constate une fois encore que le travail, mon travail et les clients que j’aide, sont encore ce qui me donne l’envie de me lever tous les matins !

 

Depuis le début de ma maladie donc, et jusqu’à maintenant encore, la recherche de l’autonomie est pour moi un moteur. C’est même ma quête principale.

Et cette quête de l’autonomie passe par le travail. Ce travail que je crée, chaque jour un peu plus vers ce qui me ressemble, est ce qui fait qu’à travers lui je m’accomplis, tout en aidant les autres…

Cette quête de travail me motive pour tout mettre en œuvre pour avancer, pour devenir autonome financièrement, en gagnant mon propre argent.

Ainsi, dans le fait de rester active, je n’ai plus l’impression de subir le handicap. Je l’utilise.

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Ludivine Lesénéchal

Ludivine Lesénéchal

Ma quête de l'autonomie

Je suis “3 en 1” ! Coach en écriture, correctrice et formatrice d’adultes.

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