Travailler sur moi

Cet article fait suite à celui de la semaine dernière, où j’évoquais une situation qui m’avait particulièrement fait sortir de mes gonds. Après coup, j’étais tellement mal (et peu fière) que je m’étais dit : « Ludivine, faut vraiment que tu retravailles ça ! » « Ça », c’était ma bienveillance, mon self-contrôle, ma capacité à gérer la colère. 

Le lendemain de ladite situation, dans une librairie parisienne je suis tombée (aïe) sur deux petits livrets dont les titres m’ont interpellée. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de hasard et je les ai achetés !

Il y avait d’abord « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits. » de Latifa Gallo aux éditions Mini-Larousse. Et « Le petit livre de la bienveillance : Ouvrez votre cœur aux autres. » de Françoise Dorn chez First Editions. 

Je n’ai lu que le premier livret pour l’instant, et c’est de celui-ci et de mes apprentissages dont je vais principalement parler. 

La première chose que j’ai comprise, c’est que la colère est une émotion qui survient lorsque l’un de nos besoins (ou plus) n’a pas été reconnu, écouté ou respecté.

Il y a ici quelques mots sur lesquels j’aimerais redonner une définition, car elles ne sont pas toujours évidentes : émotion, besoin, et reconnaissance de nos besoins.

Définitions

Une étude a montré que seulement 36% des personnes savent identifier leurs émotions lorsqu’elles surviennent.

Les émotions.

Une émotion se vit à travers des réactions physiologiques et c’est donc un ressenti contre lequel on ne peut rien, du moins dans les premiers instants, car ces ressentis sont induits directement par notre cerveau.

Dans le cas de la colère, c’est notre cerveau reptilien (le plus ancien, vieux de 400 millions d’années) qui passe la commande : « Libération de l’hormone du stress (adrénaline ou cortisol) SVP ! Accélération du rythme cardiaque et de la respiration : par ici ! Ah oui aussi : les larmes, venez par là vous ! Les muscles : tendez-vous très fort ! »

Cela ne dure généralement pas plus de dix minutes, mais au bout de quelques instants il est tout à fait possible de calmer notre émotion, en prenant de longues et grandes respirations qui feront baisser naturellement la pression. C’est l’un des seuls moyens efficaces en notre possession pour faire passer la pilule plus rapidement.

La colère fait partie des quatre émotions principales : la peur, la colère, la tristesse et la joie. Celles-ci se déclinent toutes en plusieurs sous-catégories. Quand on est en colère, on peut ressentir de l’énervement, de l’agacement, de l’irritation, de l’exaspération, de la fureur ou encore de la rage, pour n’en citer que les essentielles.

Les besoins

Nous ressentons de la colère lorsque, dans une situation particulière, l’un de nos besoins n’a pas été reconnu, écouté ou respecté.

Nous avons tous des besoins, mais pour autant nous sommes rarement connectés à eux de manière consciente. Nous avons grandi dans une société qui nous a plutôt demandé de faire attention prioritairement aux besoins des autres, pour ne pas déranger : « Reste sage, ton père a besoin de se reposer ! » « Ne dis pas ce que tu penses, tu pourrais choquer ! »

On a des besoins vitaux, comme boire et manger, et d’autres moins vitaux mais tout aussi indispensables à notre bien-être.

Les plus « recherchés » et « souhaités », tant dans la vie personnelle que professionnelle sont : le besoin d’écoute, de respect, de confiance, de compréhension, d’organisation, d’autonomie, d’équité, d’aide, de repos, d’épanouissement…etc.

Cependant, le besoin le plus fondamental de tous est le besoin de RECONNAISSANCE, car il nous donne la sensation d’avoir de la valeur et d’exister. C’est bien souvent le sentiment d’un manque de reconnaissance (pour ce qu’on a fait, pour qui on est) qui provoque notre colère.

J’aimerais cependant faire un aparté et donner mon avis sur ce besoin de reconnaissance. Ok, c’est humain d’attendre de la reconnaissance de la part des autres, mais j’aurais tendance à penser qu’il est préférable de ne pas tout attendre et tout le temps des autres. Et si d’abord, je faisais en sorte d’être la première à me donner ce dont j’ai besoin ? La première à reconnaître ma valeur personnelle ? La première à faire ce dont j’ai besoin pour avoir le sentiment d’exister, d’être en vie ? A méditer les amis.

Quand j’arrive à identifier le besoin en moi qui n’a pas été reconnu, j’arrive à comprendre plus rapidement l’origine de ma colère, et donc j’arrive mieux à la gérer. D’abord elle dure moins longtemps, comme ça je retourne plus rapidement à ce qui est le plus important pour moi de faire en ce moment.

Ensuite j’ai appris, que je pouvais exprimer ma colère autrement qu’en criant, en faisant la tête, en envoyant balader, en insultant… Je ne faisais pas tout ça, je vous rassure (ou alors c’est moi qui me rassure 🙂), mais c’est vrai que j’avais tendance à rester en mode « reproches » (je ne me laisse pas faire) ou à surenchérir le truc : « Oui, mais toi aussi tu … ! » C’était à celui qui aurait le dernier mot et ça, ça épuise tellement !!! Pfiou.

Exprimer ma colère de manière constructive

Etes-vous d’accord avec ça : on a tous envie que les relations avec les autres se passent au mieux, non ? On n’aime pas quand quelqu’un nous fait du mal ? Et encore moins quand on fait du mal à quelqu’un sans le vouloir ?

Et si on apprenait à mieux communiquer, sans colère ? C’est tout l’objet de la communication non-violente (CNV) de Marshall B. Rosenberg, et elle occupe une partie importante de ce livret…

J’ai repris conscience qu’il était important de faire le choix d’entretenir les meilleures relations possibles dans les moments tendus, sans attendre que ce soit l’autre qui fasse le premier pas. L’objectif étant que chacun, lors d’un conflit, puisse s’en sortir gagnant. Le fameux win-win des américains.

L’empathie.

On a déjà évoqué le processus qui se joue : la colère survient entre deux personnes quand leurs besoins respectifs n’ont pas été reconnus, entendus, écoutés.

Alors, pour parvenir à sortir de cette colère, la première responsabilité que nous devons prendre est d’apprendre à identifier le besoin en nous qui n’a pas été satisfait. Ce faisant pour nous-même, nous parviendrons de plus en plus à identifier celui de l’autre !!! Et oui, il s’agira ensuite d’apprendre à faire preuve d’empathie !

Cela n’a pas l’air simple, mais j’ai lu que c’était la meilleure chose à faire. Être en empathie ne veut pas forcément dire être d’accord avec l’autre, avec ce qu’il fait ou ce qu’il dit. C’est simplement comprendre l’émotion que lui aussi a vécue, et pourquoi il ressent lui aussi de la colère.

Témoigner de l’empathie à l’autre, c’est lui montrer une certaine forme de reconnaissance. Et n’oubliez pas, c’est bien cette reconnaissance qui nous manque quand on est en colère ! 

L’ego

Alors voilà : Maintenant et dans la mesure du possible, je fais du mieux que je peux pour à la fois ne plus rentrer dans ce processus de la colère, ni même l’entretenir. L’ego fait très bien cela tout seul !

L’ego, c’est la partie de nous qui veut toujours avoir raison (et qui l’exprime à l’autre), qui se dit que les choses (et donc la réalité) ne peuvent pas être autrement que ce que la personne elle-même pense, croit et ressent. C’est la partie de nous qui nie et n’accepte pas non plus que l’autre ait un cadre de référence différent du sien.

Bref, l’ego a oublié que chacun de nous a été conditionné par tout un tas de « trucs » : culture, croyances, famille, éducation, événements difficiles vécus…etc et que c’est pour cela qu’on ne peut pas avoir le même point de vue et être d’accord sur tout, tout le temps !

Et donc ?

Dès que le cas se présente à moi de ressentir de la colère, le plus tôt et dans la mesure du possible, j’arrête de répondre aux attaques verbales, puisque je veux l’harmonie avant tout. Mais je ne me laisse pas faire pour autant ! J’ai appris à m’affirmer davantage et mieux qu’avant : « Me mettre en colère ne m’intéresse pas, j’ai besoin que la discussion soit constructive et respectueuse. »

Dans l’idéal, je devrais même inviter la personne à stopper temporairement la discussion et la reprendre plus tard si elle le souhaite, quand la colère sera passée ou quand on aura pris du recul. Cela pourtant ne marche pas à chaque fois, surtout avec les personnes qui ne savent pas (parce qu’elles n’ont pas appris à) faire autrement, et qui continuent de rabâcher leurs raisons personnelles qui leur prouvent que c’est vous qui avez tort.

Sur ce point, le passage suivant (p.63) m’a permis de comprendre davantage : « La colère est peut-être l’émotion la plus difficile à apprivoiser, car elle procure le plus de satisfaction intérieure. Elle déclenche un monologue intérieur qui plonge dans l’autosatisfaction, puisque sous son emprise, un individu est persuadé avoir raison. Elle donne ainsi un pouvoir de persuasion qui va rendre difficile le changement de regard sur la situation. »

Concrètement…

Alors qu’est-ce que je fais dans les cas où je vois qu’une communication saine n’est pas possible pour le moment ? Je laisse la personne, je m’isole. J’écris, je me rappelle de mon intention première qui est d’être bien et en paix avec elle, que chacun soit gagnant. Je la laisse faire son chemin à travers l’émotion et je continue moi de cheminer et de me développer par mon recul et mes lectures.

J’espère que cet article vous aura éclairé et donné peut-être l’envie d’en savoir davantage et de changer votre tendance à la colère, si tel est le cas.

Faire une pause…

Je vais faire une petite pause dans la rédaction d’articles chaque semaine pour ce blog, le temps de retrouver un peu d’inspiration. Je reprendrai probablement les contenus des précédents articles pour en faire une synthèse et les améliorer.

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Ludivine Lesénéchal

Ludivine Lesénéchal

La colère (2/2)

Je suis “3 en 1” ! Coach en écriture, correctrice et formatrice d’adultes.

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