Mon incapacité à les vivre pleinement.

Quand je suis rentrée de mon voyage au Québec, je suis retournée voir ma psy. Ce voyage faisant suite à une rupture sentimentale, notre rdv avait donc été fixé avant que je ne parte là-bas.

Pendant la séance, je lui raconte tout ce que j’ai fait et vécu : les belles rencontres avec les personnes, l’amour dont j’ai été inondée, les grandes surprises et redécouvertes de moi-même, les difficultés parfois, comme le sentiment de solitude vécu à un moment donné. Et puis j’évoque les activités sportives dans lesquelles je me suis lancée : du kayak bien sûr, mais surtout mon baptême de parachute.

“Alors, maintenant que l’affectif n’est plus un travail d’actualité, il va vraiment falloir que nous travaillions sur vos émotions ! Vous vous voyez ?! Vous racontez des choses que peu ferait, et vous le racontez comme si tout ce que vous aviez fait était normal !”

Ouais… Elle avait raison. Je m’en étais rendue compte le jour où j’ai sauté en parachute. J’aurais aimé crier lors de la chute libre : impossible ! Je me concentrais seulement sur ma respiration, pour ne pas m’emballer.

Déjà pendant l’ascension de l’avion, le cameraman qui filmait n’arrêtait pas de me demander si ça allait. Ben oui, ça allait. Zéro stress ! Je me concentrais sur le moment. J’avais mon petit bonbon à la menthe habituel dans la bouche, et c’était bien suffisant pour me déstresser.

Une fois en bas : “Alors, ça a été ?” – Ben, euh… Oui, on est là ! (Genre, la nana qu’a jamais quitté le sol….)

Je m’inquiétais surtout de comment j’allais faire pour rejoindre mon fauteuil à 200 mètres de là. Préoccupation purement “technique”.

A ce moment-là, j’ai pensé que j’étais peut-être bien un peu autiste, sans comprendre encore vraiment ce que j’entendais par là. En tout cas, je constatais simplement une absence manifeste d’émotions, ni ressenties, ni dans la capacité d’être exprimées, manifestes.

Le retour de voyage et la fin d’année furent pourtant chargés en émotions, mais pas vraiment bonnes. J’aurais l’occasion d’en reparler.

 

Pour en apprendre un peu plus sur les émotions, je viens donc d’acheter un petit livret intitulé “Le décodeur des émotions” de Yves-Alexandre Thalmann, un psychologue clinicien.

D’après mes lointains souvenirs des cours de psychologie à la fac, la clinique se base sur les histoires individuelles des patients, afin de comprendre ce qui fait qu’ils en arrivent là, au stade où ils sont. Un symptôme manifeste a une cause latente, et on va aller chercher où dans l’histoire de la personne, ça a dérapé pour en arriver là.

Ça m’a toujours intéressé de comprendre pourquoi l’Autre vit ceci ou cela, et ce qui l’a déclenché. Mais ça m’intéresse aussi de le savoir pour moi ! Comprendre le pourquoi du comment me permet d’avancer, et non pas seulement de justifier ce qui est : “Oui, mais j’ai peur de ça, parce qu’un jour untel m’a fait ça …” etc.

Comprendre ce qui ne va pas et pourquoi ça ne va pas, c’est bien et c’est déjà un bon début. Mais comprendre en ayant l’envie d’avancer, de dépasser l’obstacle ou l’émotion difficile qu’on vit, il me semble que c’est mieux. En tout cas, cela me paraît plus efficace que de rester au premier stade de l’identification / compréhension de notre souffrance.

 

Mais pourquoi on souffre en fait ? Qu’est-ce qui provoque de la souffrance ? Je vais prendre mon exemple puisque c’est celui dont je peux le mieux parler. A priori.

Je ne vais pas parler d’une souffrance observable, liée par exemple à une plaie bien infectée. Je veux plutôt parler de la souffrance de l’intérieur, dans ces moments où je ne comprends pas ce qui se passe là-dedans. Ni même au dehors d’ailleurs. Ces moments où l’émotion, justement, me submerge…

 

Personnellement, je souffre encore parfois quand mon environnement ne ressemble pas tout à fait à ce que je voudrais qu’il soit. Dans ces moments où par exemple, j’aimerais notamment que les autres changent certaines de leurs attitudes, afin que j’aille mieux, que j’aie moins peur… Les fameux “Ça ira mieux quand… ” ou ” Ça irait mieux si tu faisais ça …”

Je ne suis pas confortable non plus lorsque les choses sont à l’état d’incertitude. Que je ne sais pas. Lorsque je suis dans une période de flottement, de latence. Par exemple quand j’attends des nouvelles de quelque chose et que je ne sais pas quand ça va arriver ou se préciser. C’était encore le cas il y a peu avec ma démarche de procréation médicalement assistée. Je n’avais aucune nouvelle du service, ni du délai pour commencer la stimulation ovarienne. Maintenant je sais : je dois patienter encore un an.

Je me sens également impuissante et je souffre face à la souffrance de quelqu’un. Par exemple, en ce moment c’est ma minette qui va mal. Elle n’est pas loin de mourir, c’est ce que le vétérinaire m’a annoncé hier. C’est une question de jours, peut-être de semaines. C’est la vie qui va décider. Je ne peux pas le contrôler, juste faire en sorte que les choses se passent et finissent dans le meilleur confort pour elle. Je ne veux pas la retenir égoïstement rien que pour moi. C’est difficile parce que j’ai déjà perdu mon chien il y a à peine un an.

Je souffre aussi de ne pas encore réussir à exprimer à chaque fois que je ne vais pas bien, ou lorsque je ne suis pas d’accord avec un fait ou quelqu’un, ou bien encore que je trouve qu’il s’est passé quelque chose d’injuste.

Je n’ose pas le dire, de peur de déplaire certainement (même si c’est de moins en moins vrai), de peur de blesser aussi, en n’ayant pas eu les bons mots qui préserveraient la personne… Je n’ose pas à dire à l’Autre ce que je ressens vraiment, ma façon de vivre les choses intérieurement.

 

Les larmes sont une manifestation émotionnelle que je connais bien. Souvent, je pleure d’impuissance. Je peux aussi pleurer lorsque j’ai le sentiment d’avoir été abandonnée, laissée.

Cela me vient des moments d’hospitalisation que j’ai connus quand j’étais bébé. Je ne pouvais pas encore deviner que mes parents reviendraient le lendemain lorsqu’ils partaient le soir !

Du coup, au quotidien, ça m’a longtemps fait souffrir en réaction. Lorsque par exemple des personnes s’en allaient, sans que je sache précisément quand et si j’allais les revoir. Pour vous donner quelques exemples :

Mes parents qui repartent chez eux après un séjour à la maison.

Plus petite, c’était pareil pour les invités que mes parents hébergeaient pour le week-end, ou pour le professeur qu’on “quittait” en fin d’année scolaire…

Que de déchirements à chaque fois ! J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose d’eux : Le gilet de mon père, que je portais lorsque celui-ci repartait en Centre de Rééducation.

Je prenais l’oreiller sur lequel les invités de mes parents avaient dormi. Comme ça, j’avais leur odeur, il me restait un peu d’eux.

C’est aussi encore moi qui à la fin de l’année scolaire, m’étais jetée sur la carte postale qui nous avait été envoyée par notre (très très très beau) maître-remplaçant après son départ.

 

Bref, voilà un petit panel des émotions de Ludivine.

J’ai tenu à acheter ce petit livret, Le décodeur des émotions, pour tenter de répondre avec plus de précisions à la question que me pose souvent ma coach : “Que ressens-tu ? C’est où dans ton corps ?” Ben, je ne sens rien ! Je ne sais pas où ça se passe…

Mais ça va changer, je l’espère ! J’ai bien envie d’aller voir et comprendre comment ça se passe là-bas. Mais là-bas, ce n’est pas si loin. C’est même tout près.

 

A bientôt les amis !

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Ludivine Lesénéchal

Ludivine Lesénéchal

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