Il était une fois, un chat…

C’est l’histoire d’un chat, qui avait pris l’habitude de miauler pour manifester son envie de sortir dans le grand jardin de la propriété. Il miaulait même parfois la nuit. 

Voulant que le chat cesse de miauler pour réclamer à sortir, son maître avait essayé une technique dissuasive bien connue : l’asperger d’un filet d’eau à l’aide d’un vaporisateur chaque fois qu’il miaulerait.

Cela avait marché, puis plus trop, comme si le chat s’était adapté au jet d’eau… 

Cela énervait le maître que le chat continue à miauler malgré le jet l’eau. Malgré l’inefficacité de la dissuasion, le maître persistait à arroser son animal. Ce chat comprendrait-il enfin qu’il ne faut plus miauler pour demander à sortir ?! 

et sa maîtresse…

La maîtresse de ce chat n’arrivait pas à comprendre pourquoi le maître continuait à arroser son chat, puisque cela n’avait visiblement pas l’effet escompté sur son comportement indésirable

Fallait-il persister ? Persévérer ? S’acharner encore ? Ou bien trouver une autre façon de faire ?

Ce qui est sûr, c’est que sa maîtresse ne souhaitait ni « acharnement », ni de colère à l’encontre de cet animal. Elle ne supporte pas ça, la colère et « l’acharnement.»

Dans la mesure du possible, elle préfère la cohabitation harmonieuse, où l’on compose avec les besoins de chacun. 

La maîtresse avait donc cherché à se mettre à la place du chat. Elle entrevoyait pour ce chat une possible envie de liberté, de nature, de découvertes, de promenades… lui qui auparavant avait habité au cinquième étage d’un immeuble parisien. 

Lorsqu’il faisait encore jour, et quand elle était là et disponible pour répondre au besoin (à l’envie ?) de sortir du chat, elle lui ouvrait alors la porte. Mais avant de le laisser sortir, elle avait pris l’habitude de lui donner quelques caresses. Ainsi, elle se disait qu’elle donnait au chat l’amour dont il avait besoin pour lui donner envie de revenir à la maison. 

Une réaction émotionnelle, violente et inattendue.

Un midi, alors que la maîtresse rentra du travail, elle vit que le maître n’avait pas laissé sortir le chat de la matinée. Ne parvenant à contrôler ses miaulements par le jet d’eau, il avait décidé qu’il ne sortirait pas du tout.

La maîtresse ne put s’empêcher de se mettre d’emblée, à la place du chat, et fut saisie d’une sorte de colère. Elle essaya d’abord de la contenir comme elle pouvait, pour tenter de comprendre ce qui amenait le maître à, selon elle, « s’acharner » autant sur son animal.

Seulement, aucune de ses explications ne lui parurent objectives, et elles ne lui permirent pas non plus de se faire une raison et de baisser en pression.

Elle garda le silence pour ne pas exploser, déjeuna en vitesse puis alla se reposer dans leur chambre. Elle essayait de se calmer du mieux possible, grâce à une musique relaxante, accompagnée de grandes et profondes respirations.

Même après la sieste, l’incompréhension et la tristesse l’envahissaient encore… 

Ecrire pour se libérer

Je ne voulais pas laisser s’installer l’incompréhension et la tristesse, ni même entretenir la colère que j’éprouvais encore à cet instant envers le maître. Je voulais comprendre pourquoi, le « simple » fait de ne pas avoir laissé sortir le chat, provoquait en moi ce si grand tsunami émotionnel…

Qu’est-ce que cela venait bien pouvoir me montrer de mon intériorité ?

En quoi ce chat privé de sortir faisait écho en moi ?

Alors, pour évacuer ma colère, ma tristesse, j’ai écrit. Des pages et des pages ! Pendant une heure durant, c’était même la première fois que je tenais autant sans trouver le temps long !

Je me suis lâchée, sans aucune retenue, pour me vider : dire ce que je pense, dire que je ne comprends pas, dire mon sentiment d’injustice, dire même des p***** de gros mots qui soulagent !

J’étais enragée, je ne supportais même pas la venue du maître dans la même pièce, je ne pouvais pas le voir, je ne voulais pas le voir, j’avais vraiment besoin d’être seule ! Le temps de ma libération. Le temps de parvenir à prendre du recul. Le temps de comprendre pourquoi ça se passait aussi fort que ça à l’intérieur… 

Je m’étais notamment demandé comment un chat pouvait comprendre une punition ? Comment pouvait-on aussi priver un chat de sortir alors que, selon moi, il serait certainement plus heureux à gambader dehors ? 

Comprendre mes souffrances pour les surmonter.

Au fil de mon écriture libératrice, je commençais à réellement comprendre ce qui se passait en moi…

Je ressentais également l’envie de le partager sur mon prochain article de blog, il m’était donc nécessaire de trouver les mots justes. D’abord pour mieux assimiler et comprendre cette expérience de vagues émotionnelles que j’étais en train de traverser. Ensuite pour être capable de l’expliquer et la partager.  

Je sais que ces moments de grandes émotions, bien que vraiment durs parfois, ne sont que passagers. J’ai appris surtout qu’ils me montrent sur quoi travailler en moi. Et ce travail sur moi m’est très important, indispensable même. Je considère qu’il me permet de me connaître mieux, de savoir qui je suis vraiment et ce que je veux vraiment être, faire et avoir. 

Être : Être le plus possible dans la bienveillance, l’Amour, l’acceptation. De moi-même, de l’Autre et de nos besoins respectifs.

Faire : Faire de mon mieux. Faire le bien autour de moi. Faire la paix. Faire “autrement”, pour apprendre de toute expérience négative. Faire rire.

Avoir : Avoir l’impression de faire de mon mieux (encore lui.), ou celle de m’améliorer chaque jour un peu plus. 

Ces temps d’introspection m’aident aussi, par ricochet, à entretenir les relations les plus saines possibles avec les autres. Me comprendre mieux, c’est me permettre de mieux comprendre les autres en retour.

Une punition injuste.

Ce qui finalement avait provoqué en moi cette soudaine tristesse, était ce sentiment de punition injuste. Pour moi c’était injuste, dans la mesure où c’était une punition qui ne pouvait pas être comprise par celui qui la recevait.

Le fait d’imposer à l’autre quelque chose qu’il ne peut comprendre, cela ramenait à ma conscience quelques mauvais souvenirs de punitions injustes que j’avais connues enfant.

L’une de ces punitions notamment, avait été très douloureuse parce que réglée “à la dur”, à la laisse du chien. C’était arrivé à un moment très difficile aussi que traversait ma mère, qui se retrouvait alors seule avec nous, suite à l’AVC et à l’hospitalisation de mon père.  

J’avais été accusée de quelque chose que je n’avais pas fait : avoir mis une croix, dans le tableau des tâches hebdomadaires à accomplir par mes frères et moi. La croix était dessinée le jour du vendredi, alors qu’on n’était qu’en tout début de semaine.

Chacun isolé dans nos chambres respectives, ma mère en colère y rentrait, les unes après les autres : « C’est toi qui as fait ça ? » « Non, ce n’est pas moi. » Et bam, un coup de laisse sur les bras ou les jambes.. 

Remonter à la surface.

Je n’ai gardé en mémoire aucune notion du temps que cet épisode violent a duré. Ni aucun souvenir de la douleur. Apparemment, ce qui venait de remonter là, à travers cette histoire de chat privé de sortie, c’était l’intensité de l’émotion vécue enfant, face à l’injustice et à l’acharnement ressentis d’une personne en colère. 

Le « coupable » était en fait mon plus petit frère, qui ne savait pas encore lire à l’époque…

Je garde aussi le souvenir de la culpabilité de ma mère, lorsqu’elle a pris conscience de sa violence excessive pour la situation. C’est aussi, je pense, la raison pour laquelle je me contiens le plus possible, même quand j’ai envie d’exploser, car je ne veux pas faire de mal, ni même me faire de mal.

J’aime d’ailleurs beaucoup cette citation de Bouddha à propos de la colère : « Rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez. »

En écrivant, je m’autorise à exprimer ma colère sans limites, et sans qu’elle ne fasse de mal à personne ! ça soulage, mais en même temps, à un moment je reviens à ce que je veux vraiment en me posant cette question :

« Que souhaites-tu continuer à nourrir ? Ta colère, ton ressentiment ?

Ou bien ton envie d’aller mieux, de créer du positif, de pardonner ? »

Laisser l’autre exister, être lui-même.

Ecrire m’a permis de comprendre pourquoi je n’étais pas bien et tellement frustrée par la situation. 

Priver quelqu’un de sortir (ou de sa liberté), équivaut pour moi à le contraindre à ne pas bouger, à rester là où il ne souhaite pas obligatoirement se trouver. C’est également le couper de la possibilité de se mouvoir, de bouger, de courir, de marcher… De se déplacer si on veut dire les choses autrement.

Dans cette interprétation et cette façon que j’ai eu de ressentir cela aussi intensément, il y a vraisemblablement un lien avec le handicap présent dans ma vie. Parfois, il m’empêche encore de me déplacer, d’aller là où j’aimerais, de faire ce que je veux. Parfois encore, ça m’énerve quand on me dit « que je ne peux pas aller quelque part », qu’on pense à ma place…

Un autre aspect dans ce ressenti, c’est que je me sens également privée de liberté quand je n’ai pas la possibilité d’exister, de m’exprimer, d’être ce que je suis vraiment.

Tiens tiens, cette quête d’être vraiment moi, de m’autoriser à dire, à faire… N’est-ce pas celle dans laquelle je suis engagée depuis quelques temps ? Curieux, non ?

Des nouvelles du chat.

Depuis cette histoire, le chat se porte bien et profite du jardin chaque jour, jusqu’à la tombée de la nuit.

Ce fameux jour de tempête émotionnelle, contraint et forcé, il a passé toute l’après-midi à dormir près de moi sur le canapé. Il n’en a apparemment pas gardé de séquelles.

Et vous, pensez-vous à l’introspection quand vous vivez de grands moments de tempête émotionnelle ?

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Ludivine Lesénéchal

Ludivine Lesénéchal

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